jeudi 30 septembre 2010

...Denis Villeneuve et son "Incendies"!

Samedi dernier, sortie cinéma.  Il fallait que je vois "Incendies", j'en sentais l'urgence.  Je me sentais aussi un peu inquiète, presque angoissée:  on m'avait dit que le film parlait de violence, de guerre, et j'ai horreur de la violence!  J'y suis allée tout de même, intuitionnant y trouver quelque chose de grand, de puissant.  Au cinéma, j'aime être brassée, questionnée, bousculée...en autant que le film soit intelligent!

Eh bien, pour ce qui est d'être brassée, je l'ai été... comme tous les spectateurs dans la salle. Nous sommes sortis dans un long silence.  Je portais à la fois une tempête cyclonesque et un immense sentiment d'amour!  J'étais aussi sidérée, tétanisée par ce que je venais de visionner.  Il m'a fallu quelques jours pour commencer à y voir clair!  Et il m'en faudra encore plusieurs, pour le digérer un tant soit peu!

Merci Denis Villeneuve pour cette prodigieuse odyssée moderne toute en retenue.  Pas besoin d'esbrouffe quand le sujet est plus grand que nature!  Le film "Incendies" porte oui, sur la guerre et ses horreurs, mais aussi sur l'amour inconditionnel, celui qui nous propulse en avant, hors de nos étroites limites humaines.  Donc pas de place là-dedans pour l'amour faiblard qui ne dure que le temps d'une prise de vue et qu'on oublie vite.   "Incendies" est un film dur, on y plonge au coeur même de tous les drames humains, drames de guerres, drames de religions, drames de préceptes culturels.  Je comprends trop bien qu'une chaîne de violences puisse s'installer lorsque l'on vit au Moyen-Orient ou dans tout pays en guerre.  "Briser la chaîne de violence", voilà donc le véritable propos de ce film. 

Cette histoire me hante et j'espère qu'elle continuera de bouger en moi, qu'elle continuera de me sortir de mon cocon de québécoise n'ayant pas connu la folie guerrière ou si peu! Qu'elle continuera de m'ouvrir aux autres.  Qu'elle continuera de m'orienter vers la paix en moi et autour.  Dans notre riche Amérique du Nord (eh oui, "riche" malgré la crise économique!), il est si facile d'oublier la Palestine, l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan, les pays africains ou de l'extrême-orient, d'oublier les millions de déplacés et de morts qui ne demandaient qu'à poursuivre eux aussi une vie calme et paisible!  Agir ici, en moi et parmi les miens, mais demeurer ouverte dans le coeur et l'esprit à tous les autres.

Merci à Denis Villeneuve et toute son équipe et merci à Wajdi Mouawad dont la pièce "Incendies" a été l'inspiration de ce film.

jeudi 23 septembre 2010

...un p'tit bijou!

L'automne est là! 
Comme à chaque automne, peut-être pour combattre les temps gris à venir, il me revient des envies d'améliorer ma vie, de faire mieux.

Ce matin, en lavant la vaisselle du déjeûner, je me suis chuchotée à ma propre oreille: "Pourquoi ne pas faire de chacune de tes journées un unique petit bijou? Sans références à hier ou à demain?"  J'ai senti l'excitation me gagner!  Imaginez: 365 réussites par année! 365 joyaux brillant de tous leurs feux! 

Chaque jour comporte son lot de frustrations, de platitude aussi.  Mais j'ai envie de TOUT utiliser, de tirer parti de mes colères comme de mes élans d'amour, pour peaufiner chacune de mes journées en un joyau unique que j'admirerai avant  de m'embarquer pour la nuit.  Le regarder quelques instants avant de fermer les yeux puis l'oublier, parce que demain, ce travail d'orfèvre je le reprendrai à neuf!  Vita è bella!

mercredi 22 septembre 2010

...perdre son temps avec tous les Greenpeace de ce monde !!!!!!!!!

La revue "Actualité" est un des rares magazines que je lis, généralement d'une couverture à l'autre.
En page 32, numéro du 1er octobre, gros titre d'un article de François Guérard: "Québec fonce" avec en sous-titre cette admirable (!!!!) phrase de notre ministre des richesses naturelles, Nathalie Normandeau: "Je ne perdrai pas mon temps avec les Greenpeace de ce monde"!  Et encore une fois, j'ai bondi!


Que de mépris, madame la ministre, pour ceux qui ont été et qui sont jusqu'à nouvel ordre l'ultime rampart des citoyens du monde face à l'appât du gain de pirates économiques de tout acabit pour qui l'environnement est le dernier des soucis!  Vous ne faites pas le poids face à des gens comme Stephen Guilbault et David Suzuki.  Vous ne faites pas le poids face à ce citoyen qui déclarait sur les ondes de Radio-Canada: "Je ne comprends pas l'urgence de bâcler le dossier des gaz de schistes.  Ils sont là depuis des millions d'années ces gaz, ils peuvent bien attendre le temps qu'il faut pour faire les choses proprement, dans le respect des citoyens et de leur qualité de vie!"


Merci à Dominique Champagne pour son intervention claire et percutante à la deuxième réunion "d'information" des gaziers et de leurs amis.

lundi 13 septembre 2010

... à l'aguet de ces moments-là!

On peut tout photographier rapidement, efficacement de nos jours et personne ne s'en prive.
Souvent mes photos me déçoivent.  Si belles soient-elles, il leur manque quelque chose...
Hier, j'ai compris!  Comme je comprends maintenant que même les mots peinent parfois à décrire la Beauté, l'Intangible.
Il faisait si beau hier.  Un vent chaud juste assez humide soufflait par saccades.  Au moment où je passais devant mon souriant et grassouillet Bouddha siégeant sur une bûche au milieu de ses offrandes, une longue tige de fougères s'est penchée sous le vent pour lui caresser la joue et lui faire un peu d'ombre.  J'ai pensé "photo" pour tout de suite comprendre que le moment était insaisissable, unique!  La douceur d'une journée, le vent qui caresse, le tremblement perpétuel du vivant, le scintillement de la lumière ne semblent pouvoir être saisis que par le coeur.  Alors j'ai plutôt choisi de tout arrêter et de m'imprégner de ce moment unique.
Désormais, je regarderai autrement autour de moi!  La magie des choses et des êtres existe véritablement pour qui regarde avec les yeux du coeur!  À tout âge, on apprend!

jeudi 9 septembre 2010

...il faut m'y faire!

Oui, il faut m'y faire, les splendeurs de l'été tombent chaque jour un peu plus du côté des souvenirs.  L'éclat des verts, leur brillance aussi ont cédé la place à des teintes plus fatiguées.  J'espère que cette année encore les érables nous concocteront un bon spectacle, le dernier feu d'artifice avant le gris et le grand blanc de l'hiver.
J'ai arraché les plants de haricots, de pois mange-tout, de courgettes et de concombres.  Je les ai empilés là où je prévois, un jour, créer une autre plate-bande, histoire d'enrichir le sol.  Il reste beaucoup à faire avant la réclusion hivernale.  Et tout de même, un bon deux mois pour y arriver.

Entre tout ça, quelques jours de voile au lac Champlain avant de remiser le Balbuzard jusqu'en mai prochain.  Cette année, Tofu le bichon nous suit sur le lac.  Spectacle assez drôle car elle n'aime pas trop.  Comme si le lac lui apparaissait comme une trop vaste baignoire!!!!  Mais tout de même, elle s'y fait.

Septembre arrive et je me sens un peu fatiguée!  L'été a aussi été éprouvant (la mort récente du ministre Béchard m'a replongée dans les dernières semaines de vie de Doris). 
Et puis, comme à chaque année, l'ourse se prépare lentement à gagner sa caverne on dirait....  Effet des journées qui raccourcissent???  L'arrivée de la neige et son éclat réglera tout ça.  D'ici là, beaucoup de boulot, vraiment beaucoup.  Et ne pas oublier surtout, de travailler dans l'instant présent pour ne rien manquer des odeurs, des beautés, des événements...
Bonne fin d'été à tous.

vendredi 3 septembre 2010

... à découvrir: Joan Dye Gussow

Pouvoir lire aisément l'anglais procure de ces plaisirs parfois!
Quelle découverte!  Je suis soufflée!  La jardinière en moi s'emballe comme devant le premier bourgeon de fleur printanière!

Je termine la lecture de: "This Organic Life: Confessions of a Suburban Homesteader" de Joan Dye Gussow.  Je suis enthousiaste et j'ai du coup commandé le prochain livre de l'auteur, à venir fin octobre.
Un livre sur le jardinage?  Bien plus que ça!  Chroniques de la vie quotidienne d'une amoureuse de la bonne alimentation et de la terre qui la produit.  "This Organic Life" est un livre intelligent, sensible, révolutionnaire à sa manière tranquille, plein de bon sens, un livre qui questionne nos choix aussi.  J'ai fermé ce livre à regret avec l'impression d'avoir rencontré une nouvelle amie qui m'avait appris nombre de choses importantes et pas des moindres: la nature et le respect de ce fragile sol terrestre qui produit nos aliments, la passion et le geste sans cesse recommencé, les convictions tranquilles mises en application qui seules pourront nous sauver la mise devant les grandes multinationales et consortiums de tout acabit, le plaisir simple de manger les bons fruits et légumes, la nourriture de proximité, etc.   Tout cela,d'un abord facile, sans rien de doctoral. 


Quelques 10 ans plus tard et maintenant âgée de 82 ans, toujours alerte et cultivant ses carrés de légumes et ses arbres fruitiers sur les bords de l'Hudson River, Ms Gussow publiera à l'automne la suite de ce livre: "Growing, Older: A Chronicle of Death, Life, and Vegetables".

Doctorale, elle eût pu se permettre de l'être ce professeur d'université spécialiste reconnue de l'alimentation sous tous ses aspects. Durant plusieurs décennies, elle et son mari (maintenant décédé) ont pratiqué l'autosuffisance alimentaire et l'alimentation de proximité bien avant que cela devienne "de mise"!  Généreuse de ses conseils autant de culture, que de conservation, que de cuisine, elle partage avec humour ses expériences heureuses et moins heureuses, ses réflexions sur les ravages de la production alimentaire industrielle et de la culture de masse, sur les problèmes susceptibles de nous déborder à plus ou moins long terme, ici et/ou ailleurs.  Et tout cela fait du sens, du gros bon sens!

J'ai voulu partager avec vous rien moins que ma découverte des dernières années: l'écriture et l'oeuvre de Joan Dye Gussow.