mardi 19 janvier 2010

...une vraie connaissance, pour combattre l'impuissance!


L'hiver est magnifique! Il m'apaise pour un temps!


J'ai de la difficulté à me libérer du désastre en Haïti.  En fait, je n'en ai pas tellement envie, à cause de ces haïtiens en chair et en os, survivants et endeuillés !  Cependant, je dois dire que les agitations, énervements médiatiques de toutes sortes, me tapent! J'ai fini par faire taire la télé des nouvelles, le poste de radio aussi.  Pour réfléchir, faire le point!

Pour l'instant, je ne conserve que ce blog super de Jean-François Labadie http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/ .  Il travaille en Haïti depuis deux ans et les rapports quotidiens qu'ils partagent depuis son arrivée là-bas, aident à mieux comprendre ce pays, ses habitants, la situation actelle et ce qui en découlera!  Toujours, c'est par le plus simple, le ras des pâquerettes, la vie quotidienne que j'appréhende le mieux la réalité.  Je remercie de tout coeur Jean-François Labadie de m'aider à combattre l'impuissance qui s'infiltre !
Je déteste me sentir impuissante.  J'ai compris depuis les événements en Bosnie que l'impuissance ne fait que ronger et détruire à petit feu ceux qu'elle infecte. Je me rappelle ce qu'ont vécu nos Casques bleus en Bosnie et plus tard au Rwanda, alors qu'on les forçait à n'être que des témoins impuissants la plupart du temps.  Et le simple citoyen lui, une fois qu'il a donné de l'argent (et en fait une habitude), que peut-il faire d'autre?

Pour le moment, je me dis qu'à défaut d'avoir la santé qu'il faut pour travailler à l'humanitaire (d'ici ou d'ailleurs), je demeure alerte à mes proches, famille et amis.. et à moi-même. 

On dit que pour chaque victime d'un acte criminel, s'ajoutent dans son proche environnement, des dizaines d'autres, blessés du coeur et de l'esprit .  Les remous de cette catastrophe haïtienne ont balayé la planète toute entière. Nous sommes des centaines de millions à avoir mal pour eux.  Je ne connais qu'un remède pour guérir le coeur: l'amour sous toutes ses formes, celui que l'on porte et qui nous fait grandir, celui que l'on reçoit et qui nous conforte!

jeudi 14 janvier 2010

...un texte qui dit tout sur la Perle des Antilles !

Voici un texte de Pierre Foglia, paru dans La Presse d'aujourd'hui.  Des mots qui traduisent mieux que je ne l'aurais fait...

"Un pays sans chapeau!

Je ne suis jamais allé à Port-au-Prince. Sauf en lisant Dany Laferrière. Je ne suis jamais allé à Port-au-Prince, mais je suis allé plusieurs fois au Pays sans chapeau.
L'autre jour, quand Laferrière a gagné le prix Médicis avec L'énigme du retour, j'ai dit que c'était un très beau livre mais que son plus beau était ce Pays sans chapeau. «C'est ainsi qu'on appelle l'au-delà en Haïti parce que personne n'a jamais été enterré avec son chapeau.»

On se demande parfois à quoi sert la littérature. Moi, elle me sert à affronter la réalité. Quand Katrina a fait flotter tous ces cadavres dans les rues de La Nouvelle-Orléans, je suis retourné à Capote et à Tennessee Williams, les enfants du pays.
Au moment où Port-au-Prince commence à compter ses morts et à déblayer ses ruines, je me tourne vers Laferrière, vers la littérature, vers la fiction. Pas pour qu'elle me cache la réalité, au contraire. Pour qu'elle me la rende dans son essence. Vous allez me trouver obscène : pour qu'elle me la rende dans sa poésie. Cinquante mille morts? Cent mille morts? La poésie ne s'enfuit pas, elle est là, intimement mêlée à l'horreur, elle est là avec l'aube qui se lève...
La couleur un peu violette de l'aube donne une teinte assez étrange aux choses, mais c'est tout. Les mêmes crevasses vous obligent à faire attention en marchant pour ne pas tomber dans un trou d'eau verte. Le même chien jaune doit s'appuyer contre un mur pour japper à cause de son extrême maigreur. La même petite fille est en train de balayer la galerie de l'épicerie du coin.
Le soleil va taper dur, tout à l'heure, vous verrez.

A-t-on idée d'une pareille concentration de malheur? Act of God? Si j'étais chrétien, je m'emploierais à faire mettre cette expression à l'index. Aucun dieu n'oserait s'acharner ainsi...
A-t-on idée d'un pays toujours entre espoir et damnation, a-t-on idée d'un pays si assoiffé de bonheur?

Bon Dieu tellement connin ça li connin, li bail chien malingue deyè tête li pou li pas capab niché'l. (Dieu est tellement fin qu'il peut placer une blessure derrière la tête du chien s'il ne veut pas qu'il la lèche).
Ce n'est qu'un proverbe, Dany, tu sais bien. Dieu pas si fin, finalement. En tout cas bien impuissant, comme nous, à empêcher les séismes, ce qui nous le rend presque sympathique.

Bien sûr, Pétionville a ses pauvres, ses bidonvilles rugissants, ses marchés en plein air, mais c'est quand même là que se sont réfugiés tous les riches de ce pays. Dans certain quartiers on se dirait dans n'importe quelle banlieue cossue nord-américaine.
(...) La pluie s'est arrêtés juste à l'entrée de Pétionville, devant le magasin de meubles en acajou. La pluie reconnaît les frontières.

La pluie, peut-être. Apparemment pas les tremblements de terre. Pétionville a été durement touchée.

L'armée des zombis, finit par murmurer ma mère. Ils sont des dizaines de milliers. Les prêtres vaudou ont réveillé tous les morts qui dormaient du sommeil du juste. Partout... Au Borgne, à Port-Margot, Dondon, Jérémie, Cayes, Limonade, Petit-Trou, Baradères, Jean Rabel, Petit-Goâve, oui, Petit-Goâve aussi...
Une mangue tombe, presque aux pieds de ma mère. Elle ne cille même pas. Complètement ailleurs. Les gens sont morts, conclut-elle et on refuse de les laisser reposer en paix.

Comme si les tremblements de terre venaient seuls. Comme s'ils ne faisaient pas se fissurer aussi, en même temps que les murs de la ville, le mince vernis de civilisation qui recouvre le désespoir des laissés-pour-compte. Comme si la violence des secousses n'allait pas engendrer la violence de ceux-là qui avaient déjà tout perdu depuis longtemps, nus... Qu'est-ce que le ciel pouvait bien leur prendre de plus? Il leur a pris leurs enfants, leurs parents, leurs amis, leur bout de toit de tôle.

J'étais allé le voir dans ce petit appartement de Brooklyn. J'ai frappé à la porte.
- Qui est là?
- Ton fils, dis-je.
- Je n'ai pas d'enfants, tous mes enfants sont morts.
- C'est moi, papa, je suis venu te voir.
- Retourne d'où tu viens, tous mes enfants sont morts en Haïti.
- Mais je suis vivant papa.
- Non, il n'y a que des morts en Haïti, des morts ou des zombis.

Et maintenant quoi? La compassion. La bonté des gens. La solidarité. Aussi merveilleuse et noble soit-elle, la charité suffit-elle? Mettra-t-on autant de diligence, d'enthousiasme et de centaines de milliards à reconstruire Port-au-Prince qu'on en a mis à sauver les banques, l'industrie automobile?

Elle a toujours considéré son fils comme un prince. C'est ce qui m'a permis de survivre au début de mon séjour à Montréal, quand les autres ne voyaient en moi qu'un Nègre de plus. Quelqu'un dans une petite maison à Port-au-Prince a toujours pensé que j'étais un prince.

Combien sont-ils à Montréal en ce moment à se demander ce qu'il reste de cette petite maison où ils étaient un prince?

Il n'y a pas d'arbre dans ce pays, et il n'y a pas d'eau non plus. C'est un caillou au soleil. Nous sommes à la merci du soleil.
Regarde le ciel, dit-il. Des fois je passe la nuit à le regarder. On dirait un grand vide qui veut m'aspirer...

Les textes en italique sont tirés de Pays sans chapeau, de Dany Laferrière, publié chez Lanctôt Éditeur, 1996.   "

Et moi j'ajoute: "Les Haïtiens sont un peuple courageux. Aidons-les, donnons leur les moyens de vivre à la hauteur de ce courage!  Et que leur pays redevienne grâce à la solidarité, La perle des Antilles!

mercredi 13 janvier 2010

...et pendant ce temps-là!

OK il fait froid, c'est incontestable! Et ça implique une sorte de résistance: rentrer du bois, s'approvisionner, pelleter les entrées de la maison et du garage atelier, etc.... MAIS CE N'EST RIEN!  Des pinottes! Rien du tout!
Pendant ce temps-là, Haïti!  Ça dit tout!  Encore une fois, le sort, la malédiction ou le karma (selon les commentaires) s'acharne!  Un tremblement de terre majeur dans la région de Port-au-Prince!  Des milliers de morts, de blessés, des écoles, des hôpitaux, le centre administratif, détruits! 
Pourquoi encore eux?  À lire les informations qui viennent de là-bas, disons que mes petites préoccupations et mes petits malaises ne pèsent pas lourds aujourd'hui !
Être aux aguets pour voir l'aide qu'on peut apporter!  Attendre qu'elle s'organise cette aide et décider de notre implication.

Mais il faut quand même célébrer la beauté du monde!  Alors, je cours à mon atelier!

Pour plus d'info sur les événements à Haïti, lire le blogue de Jean-François Labadie: http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/  ou dans mon blogroll, cliquez sur  "Pour ne pas oublier"

jeudi 7 janvier 2010

...mon coeur balance!

Entre la beauté de l'hiver que nous vivons et l'inquiétude sourde quant à l'avenir de notre "belle boule bleue" et de ses habitants!  Nos efforts citoyens sont me semble-t-il bien minuscules en comparaison des massacres à grande échelle des grandes sociétés!  JL me dit toujours qu'une compagnie, "ça n'a pas de coeur"!  À mon avis, ça n'a pas de tête non plus! Ça n'a que du fric et/ou le désir d'en faire encore plus!

Entre les prises de conscience et le manque d'énergie pour travailler à changer les choses.  Tout ce que je peux changer, ce sont mes comportements!  Il paraît que c'est déjà pas mal.  Je demeure quand même insatisfaite!

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Certains journalistes parlent des blogues avec un dédain surprenant chez des gens "d'écriture"! "C'est n'importe quoi!", "Des gens qui ne savent pas écrire", "Un étalage de bons sentiments et d'humeur!"  Comme si l'écriture c'était leur privilège à eux, leur chasse gardée.  Pourtant, ils sont peu nombreux ceux que je lis avec intérêt et gourmandise, parce qu'ils vont m'apprendre quelque chose ou encore, me faire rire!

Alors j'ai pensé dire bien haut combien j'apprécie lire ces femmes, ces hommes qui me font chaque jour une petite place dans leur vie.  Vous m'intéressez, me stimulez, me faites rire parfois, me touchez souvent!  Continuez je vous en prie.  Je le ferai aussi.

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À ma petite fille de 9 ans qui a reçu "une arche de Noé" pour Noël, je demandais si elle connaissait l'histoire de Noé.  Réponse:  "Oui.  L'autre jour, j'ai vu l'histoire de Noé dans le film "Evan le Tout-puissant"!!!  Disons, que je me suis empressée d'ajouter à ses connaissances en lui racontant l'histoire du Noé de la Bible!

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J'inclus une photo de notre table de pique-nique.  J'ai hâte de voir jusqu'où la neige s'amoncelera!



    Bonne santé tout le monde.  Amusez-vous bien!  Et bien des bisous!

mardi 5 janvier 2010

...sa voix et sa présence!

Si vous voulez connaître Lhasa de Sela, voir le lien ci-joint.  Un concert privé donné à Montréal il y a quelques mois à peine.  SUPERBE & COMBIEN TOUCHANT !

http://www.blogotheque.net/Lhasa-un-au-revoir

lundi 4 janvier 2010

...2010 !

Une nouvelle année!  Excitant!  Après le brouhaha des Fêtes, enfin, me voici!
À vous, je souhaite une année aussi merveilleuse que celle que j'ai bien l'intention de vivre!  Je sais, ce ne sera pas tous les jours la fête, mais si au-dedans je garde la volonté de vivre à plein chaque jour, que dis-je, chaque minute de cette année, j'apprendrai des moments difficiles, je jouirai des périodes heureuses, et c'aura été au bout du compte une réussite.

Ah que la neige a neigé sur nos Cantons et personne (ou presque) ne s'en plaint.  Un magnifique tapis blanc d'une cinquantaine de centimètres de neige neuve feutre toute la forêt.  J'ai sorti mes raquettes et mes mocassins pour tracer, un peu difficilement je dois dire, un sentier.

Le dernier quinze jours fut intense et plutôt harmonieux, si on excepte la rupture du couple d'une de nos filles. Toujours douloureux ces moments, que nous sommes heureusement, bien placés pour comprendre! 
L'esprit de Noël m'habitait cette année pour la première fois depuis bien longtemps.  Par esprit de Noël, j'entends "chaleur humaine" et "simplicité".  Je n'ai en rien sacrifié aux rites commerciaux et ceci, sans culpabilité aucune.  J'ai cuisiné au mieux de mes capacités d'excellents repas (merci à plusieurs d'entre vous, en particulier à Isa, dont le filet de porc séché aux herbes de Provence a fait un malheur). J'ai reçu mes frères et soeur et une tante avec grand plaisir, puis certains de nos enfants (les autres ont remis à plus tard, boulots et occupations diverses obligeant). J'ai rencontré des gens charmants et revu de grands neveux que j'adore.  L'homme de ma vie s'est reposé!  Aucune trace de H1N1, ni de ses proches parents!

Tout ceci explique que je sois gonflée à bloc pour entreprendre une année extraordinaire!
Vous m'avez manqué, je suis très heureuse de retrouver chacune et chacun d'entre vous!

Une pensée d'amour pour Lhasa la merveilleuse.  Elle avait 37 ans!


CON TODA PALABRA avec Lhasa de Sela

Elle vient de nous quitter la merveilleuse Lhasa après un dur combat contre le cancer.
Quelqu'un d'unique à conserver au fond du coeur pour toujours. Une lumineuse chanteuse!