mercredi 14 avril 2010

...le départ d'un éveilleur de conscience!

Journées ensoleillées et plutôt froides. Pas question de siester au soleil. Pour travailler dehors, ça va! Je me sens un peu fatiguée mais de belle humeur.

Notre premier ministre doit l’être moins et passe très certainement de mauvaises nuits. Son ancien ministre de la Justice a dévoilé certaines pratiques du parti libéral sur la place publique, en particulier les nominations de juges fortement suggérés par de gros donateurs à la caisse du parti libéral. Au Téléjournal de 22h, avant-hier, monsieur le premier ministre avait mandé une de ses ministres pour proclamer son indignation devant ces « mensonges éhontés »! Je rigolerais doucement si ce n’était pas si enrageant! Bien sûr, il a le lendemain promis une commission d’enquête sur la nomination desdits juges, lui qui depuis des mois résiste à la demande générale d’une enquête sur le milieu de la construction. La collusion, le patronage, les bonis spéciaux aux amis, on se croirait revenu au temps de Maurice Duplessis. À part l’épisode René Levesque, a-t-on jamais quitté ces pratiques!

Hier, nouvelle plus touchante et qui m’attriste: le décès de Michel Chartrand à 93 ans. Homme cultivé, raffiné, grande gueule, mal embouché à ses heures, il a fait avancer à force de voix et de bras, plusieurs dossiers du monde syndical. Il figure au nombre de mes incontournables de la scène politique québécoise sans s’être jamais aventuré au salon bleu de l'assemblée nationale. Je l’entends d’ici rigoler :
« Dieu m’en préserve! » Il fut l'inspiration infatiguable de toute une génération de québécois engagés! Derrière ses sorties fracassantes émaillées de sacres, se tenait un homme solide, un penseur aux valeurs bien construites et son intérêt jamais diminué pour le « bien commun », notion presque dinosauresque en ces temps du je-me-moi!

On parle aujourd’hui du « malaise de notre jeunesse »? Ce malaise, Michel Chartrand l’a connu tout au long de ses études. Précurseur, il se demandait déjà adolescent : « pourquoi? » et se questionnait fortement sur « l’avenir tracé d'avance qu’on lui proposait! »  Entendre Michel Chartrand parler de son séjour à la Trappe, de l’apprentissage de son métier de typographe, de la droiture d’un père comptable, 40 ans employé du gouvernement et devenu imprimeur par la suite, c’est comprendre mieux les racines de l’homme engagé au mieux-être de ses concitoyens ici et partout sur la planète.
Adieu et merci Michel Chartrand!

Sur YouTube, plusieurs interviews de M. Chartrand pour ceux que ça intéresse!

5 commentaires:

Solange a dit...

Un homme très sympatique, j'ai eu la chance de le rencontrer, mon fils l'avait fait venir à son CEGEP pour une conférence. C'est a souhaiter que dans la jeunesse il y en ait, pour remplacer ces grands hommes.

Marico Renaud a dit...

En effet. Un homme intègre, voué au "bien commun" . Nos jeunes apprécient ces êtres-là! Michel Chartrand et Jacques Parizeau (qui ont en commun une bataille pour la justice sociale et le bien commun) sont de ceux-là!
J'ai toujours été fascinée par leur impact dans les CEGEP et les universités et dans une bonne partie de la population.

Nanou La Terre a dit...

Bonsoir Marico,
vous nous dressez ici un vibrant et émouvant portrait d'un homme droit, sensible, honnête et guerrier comme il ne s'en fait plus malheureusement!

Merci!

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Sans commentaire sur la politique, je suis arrivé ce matin ici, te remercier pour ton commentaire, et étonnée, je trouve une image des mes coquelicots d'Argenteuil tout en haut de ton blog. Elles sont merveilleuses!

Marico Renaud a dit...

Chère Julie. Tes coquelicots représentent pour moi le printemps tant attendu, ton sourire aussi! Et les deux enluminent plusieurs de mes débuts de journées, je te remercie!