Notre ineffable John James Charest est froissé. Sa sensibilité est aiguisée. Son ego, blessé. Amir Khadir a osé le comparer et dire tout haut ce qu'un grand nombre de Québécois pense.
Je suis triste du départ de Jack Layton. Une très très grande perte, d'autant plus grande qu'il avait su éveiller l'espoir chez plusieurs. Je veux croire qu'il a été le premier d'une cohorte de nouveaux politiciens, qu'il est parti en indiquant la voie à d'autres qui, EUX, sauront écouter les citoyens. Pour ceux qui l'auraient manquée, cette dépêche de la Presse Canadienne:
Japon: Jean Charest piqué au vif par Amir Khadir
2011-08-25 10:32:48
(Source: Radio-Canada) Amir Khadir tente de « politiser » la mort de Jack Layton à des fins partisanes, a soutenu jeudi le premier ministre Jean Charest. En visite au Japon pour assurer la promotion du Plan Nord, M. Charest a tenu à répliquer au cochef de Québec solidaire qui lui a fait la leçon la veille en évoquant les qualités du défunt chef du Nouveau Parti démocratique (NPD).
Amir Khadir tente de « politiser » la mort de Jack Layton à des fins partisanes, a soutenu jeudi le premier ministre Jean Charest. En visite au Japon pour assurer la promotion du Plan Nord, M. Charest a tenu à répliquer au cochef de Québec solidaire qui lui a fait la leçon la veille en évoquant les qualités du défunt chef du Nouveau Parti démocratique (NPD).
« Par manque de jugement, Amir Khadir a voulu exploiter la mémoire du charismatique leader du NPD mort des suites du cancer », a dénoncé le premier ministre, manifestement piqué au vif. « C'est vraiment un commentaire regrettable, d'autant plus que nous déplorons tous le décès de M. Layton et c'est une période de deuil. Franchement, il ne faudrait pas politiser une situation comme celle-là. Je n'en dirai pas davantage », a lancé le premier ministre en point de presse à Tokyo.
M. Khadir a soulevé la controverse lorsqu'il a invité Jean Charest à s'inspirer, dans le dossier de la réforme de la loi sur les mines, des qualités d'écoute qu'incarnait le populaire politicien.
« Dans son hommage à M. Layton, M. Charest a reconnu les qualités de cet homme. Quelles étaient ses qualités que M. Charest a peut-être oublié de mentionner? Il était à l'écoute des citoyens. ([Il était de ces] politiciens qui agissent au nom de l'intérêt de l'ensemble de la population, et non des intérêts particuliers, des investisseurs étrangers ou des amis du parti », a affirmé le leader de gauche, mettant ainsi en opposition MM. Layton et Charest.
Pour le premier ministre, ce sont là des propos déplacés et de mauvais goût, d'autant plus que les obsèques du défunt n'ont même pas encore eu lieu. « Les funérailles de M. Layton vont se dérouler samedi et on n'a pas à en faire un débat politique. C'est un manque de jugement, je peux juste dire ça », a-t-il laissé tomber.
Jean Charest vend le Plan Nord
Mais les récriminations d'Amir Khadir sur la politique minière du gouvernement du Québec semblaient bien peu préoccuper M. Charest jeudi lorsqu'il s'est adressé à quelque 160 invités de la Chambre de commerce du Canada au Japon (CCCJ) dans un hôtel de la capitale nippone.
Sur une tribune où était affichée une carte du Québec format géant, le premier ministre a expliqué les grands chapitres du Plan Nord et invité les entrepreneurs japonais à prendre part à l'exploitation des ressources minérales.
Avec son fer, son or, son nickel, ses diamants, ses éléments de terres rares (ETR) et son lithium, le sous-sol québécois comporte le potentiel d'offrir au Japon un approvisionnement stable et sûr de métaux, a-t-il fait valoir.
Il y a au Québec des ressources naturelles « comme nulle part ailleurs dans le monde », a insisté le premier ministre, dont l'allocution a été saluée par l'ambassadeur du Canada, Jonathan T. Fried.
Invité attentif aux propos du visiteur québécois, l'ex-économiste en chef de la Banque de Tokyo aujourd'hui à la tête du Conseil du patronat japonais, Keniichi Honda, s'est montré enthousiasmé par les occasions d'affaires que présente le Plan Nord. « Bien des entreprises japonaises importantes sont intéressées par les partenariats, a-t-il dit, rappelant que la situation monétaire actuelle du pays favorise l'emprunt pour des investissements à long terme. Votre premier ministre est arrivé à point nommé, c'est le bon moment. »
À ses côtés, le professeur Takahiro Miyao, de l'Akita International University, affichait un peu plus de réserve. « J'ai parlé à des gens d'affaires et certains sont hésitants à investir au Québec à cause de la grande très distance par rapport au Japon. Aussi, le Québec est moins connu que d'autres marchés à travers le monde », a-t-il expliqué.
À cause de sa relative proximité avec le Japon, bon nombre d'investisseurs lorgnent du côté de l'Australie, autre pays riche en métaux.
PS. Je vous renvoie à l'intéressante réflexion du "Gros bon sens" sur la question: http://www.grosbs.com/
jeudi 25 août 2011
lundi 22 août 2011
...le pouvoir de l'indignation!
http://video.telequebec.tv/video/7900/chartrand-le-malcommode
Je termine le visionnement du documentaire de Foglia intitulé: "Chartrand le malcommode" ET LE RECOMMANDE À TOUS LES INTÉRESSÉS qui ne l'auraient pas vu. Le meilleur docu sur Michel Chartrand.
Vite, vite, comme ça, parce que je n'ai pas beaucoup de temps, quelques phrases me sont restées, des phrases qui font du bien:
"Faut jouer sa peau pour la sauver!"
"On a le choix: devenir un Homme ou se conformer. Si tu commences à te conformer, faut que tu continues!"
"Le nécessaire pouvoir de l'indignation."
Je termine le visionnement du documentaire de Foglia intitulé: "Chartrand le malcommode" ET LE RECOMMANDE À TOUS LES INTÉRESSÉS qui ne l'auraient pas vu. Le meilleur docu sur Michel Chartrand.
Vite, vite, comme ça, parce que je n'ai pas beaucoup de temps, quelques phrases me sont restées, des phrases qui font du bien:
"Faut jouer sa peau pour la sauver!"
"On a le choix: devenir un Homme ou se conformer. Si tu commences à te conformer, faut que tu continues!"
"Le nécessaire pouvoir de l'indignation."
dimanche 14 août 2011
...Alzheimer: une approche qui fait bande à part !
Il fallait absolument que je partage avec vous cet article de Caroline Montpetit, paru dans Le Devoir du 12 août.
"Au premier coup d'œil, la maison Carpe Diem, à Trois-Rivières, est une maison comme une autre. Un escalier, une cuisine, un salon. Des gens de différents âges qui discutent, qui partagent un même espace.
Même si la maison accueille des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, les portes n'y sont pas verrouillées. Les personnes qui sont jugées aptes à le faire peuvent d'ailleurs sortir marcher, seules, dans la ville.
C'est le cas de Mme Lorraine Rheault, qui réside dans cette maison depuis quelques mois, ou encore de M. Gérard Desharnais, qui aime se balader à son rythme dans la ville.
La maison Carpe Diem est reconnue à travers le monde pour son approche bien particulière des personnes souffrant d'alzheimer. Combinant les services à domicile, les services de jour et de soir et l'hébergement, elle mise avant tout sur les forces des personnes touchées par cette maladie. Lorsqu'on fait la cuisine, on invite, si elles le veulent, les personnes atteintes d'alzheimer à participer à la préparation du repas. Les services à domicile sont aussi dispensés en collaboration avec ces personnes.
Selon Nicole Poirier, directrice de Carpe Diem, cette approche, qui est fondée sur les forces des individus plutôt que sur leurs pertes liées à la maladie, a un effet bénéfique sur leur santé.
Elle se souvient du cas d'un homme à qui on avait diagnostiqué des troubles de comportement et à qui on avait prescrit des médicaments dans un CHSLD. Étourdi par cette médication, l'homme a perdu l'équilibre, et on l'a installé dans un fauteuil roulant, avec des culottes d'incontinence. Après avoir adapté sa médication, on l'a encouragé à se présenter à table debout, sans culotte d'incontinence. Son agressivité a baissé du même coup. Mais l'établissement a reçu moins de fonds pour ce malade qui nécessitait moins de soins par jour.
«C'est l'effet pervers du financement basé sur les pertes», dit Nicole Poirier.
Nicole Poirier n'est pas une directrice ordinaire. C'est à l'âge de 21 ans qu'elle lance sa première résidence pour personnes âgées, dans la maison familiale. La jeune femme a alors une formation en administration. Plus tard, elle poursuit des études en psychogérontologie et en administration publique, tout en participant à diverses études pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Mais, aujourd'hui encore, lorsqu'elle embauche des intervenants, Nicole Poirier s'intéresse beaucoup plus à la personnalité des candidats qu'à leur formation. Elle appréciera ainsi la capacité d'évaluer le risque dont fait preuve une mère de famille ou une ancienne éducatrice en garderie.
Selon Cindy Boulanger, qui travaille à la maison Carpe Diem et qui a une formation d'enseignante de niveau primaire, certaines approches mises au point par la maison pourraient également fonctionner en milieu scolaire. «On a de meilleurs résultats lorsqu'on mise sur les forces des enfants plutôt que sur leurs faiblesses», dit-elle. Nicole Poirier aime d'ailleurs citer des études qui montrent que des professeurs ont obtenu de bien meilleurs résultats avec leurs élèves lorsqu'ils les croyaient plus doués que les autres, alors qu'ils étaient en réalité d'un niveau moyen, tandis que d'autres professeurs ont obtenu des résultats plus faibles avec des élèves moyens qu'ils croyaient sous-doués.
Certaines personnes atteintes d'alzheimer ont des difficultés de langage, ce qui entraîne une sous-estimation de leurs autres capacités. Mais plusieurs vivent aussi un grand déni par rapport à leurs faiblesses.
Les intervenants de Carpe Diem ont des fonctions extrêmement diversifiées. Elles peuvent être appelées à faire le ménage comme la cuisine, à faire du sport ou à jouer aux cartes, en plus d'être à l'écoute des personnes qu'elles soignent. D'ailleurs, même les usagers de Carpe Diem sont invités à participer aux tâches ménagères s'ils le souhaitent.
Lors de notre visite, Diane Sirois, intervenante, avait servi des repas à 38 personnes, personnel compris, durant la journée, et Marielle Bérubé, qui fréquente la maison durant la journée, avait aidé à faire la vaisselle.
«Ma belle-mère est hébergée ici, raconte Diane Sirois, et son état s'est amélioré en flèche après son arrivée.» La dame, auparavant hébergée dans un autre centre, était alors très anxieuse et angoissée, et le médecin voulait lui prescrire des médicaments dont elle n'a finalement pas eu besoin. «Mon conjoint dit qu'elle serait morte si elle n'était pas venue ici», dit-elle.
Quelques jours avant notre passage à Trois-Rivières, l'un des usagers de Carpe Diem, qui aime marcher seul et qui fait généralement toujours le même trajet, est rentré beaucoup plus tard que prévu. Le personnel de la maison est parti à sa recherche. L'homme est rentré tard dans la nuit, ravi de sa soirée.
«J'ai finalement su qu'il était allé au port et avait pris une croisière de trois heures, où jouait de la musique des années 80 et 90», raconte Nicole Poirier. Chaque jour, Carpe Diem doit ainsi établir un équilibre entre sécurité et liberté pour ses clients.
Cette évaluation des capacités des usagers se fait en étroite collaboration avec les familles. Mais Nicole Poirier est formelle, elle ne croit pas aux évaluations traditionnelles qui attribuent une cote aux personnes. «Personne ne mérite d'être réduit à une cote», dit-elle. C'est jour après jour, en côtoyant les personnes atteintes, en faisant des activités avec elles, que les intervenants de Carpe Diem découvrent jusqu'où elles peuvent aller. Carpe diem."
J'avais 10 ou 11 ans, nous étions en 1953-54. Mon amie Mireille, qui dinait chez elle, était revenue à l'école, en larmes et toute rouge.
Avant que la cloche sonne pour nous rappeler dans les classes, elle eut tout juste le temps de me raconter que des gens étaient venus chercher son grand-père pour l'amener à l'hospice, qu'il ne voulait pas y aller et qu'elle non plus ne voulait pas qu'il parte. Bien sûr, elle ne connaissait pas tous les dessous de l'histoire, mais son chagrin faisait peine à voir. Elle trouvait son père dur et lui en voulait. Ma mère m'expliqua en fin de journée ce qu'était l'hospice et pourquoi les gens répugnaient à y aller.
En tant que société, nous avons fait quelques progrès mais il reste beaucoup à accomplir. En tant qu'individu, une réflexion sérieuse s'impose.
"Au premier coup d'œil, la maison Carpe Diem, à Trois-Rivières, est une maison comme une autre. Un escalier, une cuisine, un salon. Des gens de différents âges qui discutent, qui partagent un même espace.
Même si la maison accueille des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, les portes n'y sont pas verrouillées. Les personnes qui sont jugées aptes à le faire peuvent d'ailleurs sortir marcher, seules, dans la ville.
C'est le cas de Mme Lorraine Rheault, qui réside dans cette maison depuis quelques mois, ou encore de M. Gérard Desharnais, qui aime se balader à son rythme dans la ville.
La maison Carpe Diem est reconnue à travers le monde pour son approche bien particulière des personnes souffrant d'alzheimer. Combinant les services à domicile, les services de jour et de soir et l'hébergement, elle mise avant tout sur les forces des personnes touchées par cette maladie. Lorsqu'on fait la cuisine, on invite, si elles le veulent, les personnes atteintes d'alzheimer à participer à la préparation du repas. Les services à domicile sont aussi dispensés en collaboration avec ces personnes.
Selon Nicole Poirier, directrice de Carpe Diem, cette approche, qui est fondée sur les forces des individus plutôt que sur leurs pertes liées à la maladie, a un effet bénéfique sur leur santé.
Elle se souvient du cas d'un homme à qui on avait diagnostiqué des troubles de comportement et à qui on avait prescrit des médicaments dans un CHSLD. Étourdi par cette médication, l'homme a perdu l'équilibre, et on l'a installé dans un fauteuil roulant, avec des culottes d'incontinence. Après avoir adapté sa médication, on l'a encouragé à se présenter à table debout, sans culotte d'incontinence. Son agressivité a baissé du même coup. Mais l'établissement a reçu moins de fonds pour ce malade qui nécessitait moins de soins par jour.
«C'est l'effet pervers du financement basé sur les pertes», dit Nicole Poirier.
Nicole Poirier n'est pas une directrice ordinaire. C'est à l'âge de 21 ans qu'elle lance sa première résidence pour personnes âgées, dans la maison familiale. La jeune femme a alors une formation en administration. Plus tard, elle poursuit des études en psychogérontologie et en administration publique, tout en participant à diverses études pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Mais, aujourd'hui encore, lorsqu'elle embauche des intervenants, Nicole Poirier s'intéresse beaucoup plus à la personnalité des candidats qu'à leur formation. Elle appréciera ainsi la capacité d'évaluer le risque dont fait preuve une mère de famille ou une ancienne éducatrice en garderie.
Selon Cindy Boulanger, qui travaille à la maison Carpe Diem et qui a une formation d'enseignante de niveau primaire, certaines approches mises au point par la maison pourraient également fonctionner en milieu scolaire. «On a de meilleurs résultats lorsqu'on mise sur les forces des enfants plutôt que sur leurs faiblesses», dit-elle. Nicole Poirier aime d'ailleurs citer des études qui montrent que des professeurs ont obtenu de bien meilleurs résultats avec leurs élèves lorsqu'ils les croyaient plus doués que les autres, alors qu'ils étaient en réalité d'un niveau moyen, tandis que d'autres professeurs ont obtenu des résultats plus faibles avec des élèves moyens qu'ils croyaient sous-doués.
Certaines personnes atteintes d'alzheimer ont des difficultés de langage, ce qui entraîne une sous-estimation de leurs autres capacités. Mais plusieurs vivent aussi un grand déni par rapport à leurs faiblesses.
Les intervenants de Carpe Diem ont des fonctions extrêmement diversifiées. Elles peuvent être appelées à faire le ménage comme la cuisine, à faire du sport ou à jouer aux cartes, en plus d'être à l'écoute des personnes qu'elles soignent. D'ailleurs, même les usagers de Carpe Diem sont invités à participer aux tâches ménagères s'ils le souhaitent.
Lors de notre visite, Diane Sirois, intervenante, avait servi des repas à 38 personnes, personnel compris, durant la journée, et Marielle Bérubé, qui fréquente la maison durant la journée, avait aidé à faire la vaisselle.
«Ma belle-mère est hébergée ici, raconte Diane Sirois, et son état s'est amélioré en flèche après son arrivée.» La dame, auparavant hébergée dans un autre centre, était alors très anxieuse et angoissée, et le médecin voulait lui prescrire des médicaments dont elle n'a finalement pas eu besoin. «Mon conjoint dit qu'elle serait morte si elle n'était pas venue ici», dit-elle.
Quelques jours avant notre passage à Trois-Rivières, l'un des usagers de Carpe Diem, qui aime marcher seul et qui fait généralement toujours le même trajet, est rentré beaucoup plus tard que prévu. Le personnel de la maison est parti à sa recherche. L'homme est rentré tard dans la nuit, ravi de sa soirée.
«J'ai finalement su qu'il était allé au port et avait pris une croisière de trois heures, où jouait de la musique des années 80 et 90», raconte Nicole Poirier. Chaque jour, Carpe Diem doit ainsi établir un équilibre entre sécurité et liberté pour ses clients.
Cette évaluation des capacités des usagers se fait en étroite collaboration avec les familles. Mais Nicole Poirier est formelle, elle ne croit pas aux évaluations traditionnelles qui attribuent une cote aux personnes. «Personne ne mérite d'être réduit à une cote», dit-elle. C'est jour après jour, en côtoyant les personnes atteintes, en faisant des activités avec elles, que les intervenants de Carpe Diem découvrent jusqu'où elles peuvent aller. Carpe diem."
J'avais 10 ou 11 ans, nous étions en 1953-54. Mon amie Mireille, qui dinait chez elle, était revenue à l'école, en larmes et toute rouge.
Avant que la cloche sonne pour nous rappeler dans les classes, elle eut tout juste le temps de me raconter que des gens étaient venus chercher son grand-père pour l'amener à l'hospice, qu'il ne voulait pas y aller et qu'elle non plus ne voulait pas qu'il parte. Bien sûr, elle ne connaissait pas tous les dessous de l'histoire, mais son chagrin faisait peine à voir. Elle trouvait son père dur et lui en voulait. Ma mère m'expliqua en fin de journée ce qu'était l'hospice et pourquoi les gens répugnaient à y aller.
En tant que société, nous avons fait quelques progrès mais il reste beaucoup à accomplir. En tant qu'individu, une réflexion sérieuse s'impose.
lundi 8 août 2011
...le 8 août?
Me semblait bien aussi que le feuillage des pois mange-tout jaunissait, que mon jardin avait un p'tit air d'automne, que la forêt devenait de plus en plus silencieuse au petit matin! Les journées raccourcissent, les cigales s'éclatent le jour, la nuit, ce sont les grillons! L'été décline lentement.... Un autre été.
À chaque été, c'est la même chose. J'oublie mes bonnes résolutions, je perds le contrôle, séduite que je suis par la beauté naturelle de la forêt, l'énergie époustouflante des végétaux, la gaieté sans nom des oiseaux, la curiosité et... la gourmandise des petits animaux de la forêt! Je me perds dans la forêt comme Crusoé dans la jungle de son île!
Et j'en suis là, au 8 août, profitant d'un petit temps gris et mouillé, à revoir mon été.
Le jardin où j'ai perdu le contrôle des tomates devenus une véritable forêt de branches qui s'entrecroisent et qui ploient tout de même sous les fruits. Où j'ai reçu, malgré les clôtures, la visite régulière d'une jolie marmotte qui s'est empiffrée de kale, de chou, de laitue après avoir bouffé la presque totalité de mes capucines, le coeur des hostas et le feuillage des carottes et du panais. Ma fille aînée m'a dit d'une voix tendancieuse que la marmotte, c'était délicieux, quelque chose comme le lapin, et que ma marmotte nourrie de légumes bio serait la meilleure de toutes. Hors de question. La marmotte a dû entendre la conversation, elle est disparue depuis quelques jours. Ou encore, un coyotte nous écoutait.... Malgré la chaleur, le travail épuisant et suant, la marmotte, les pluies trop, puis pas assez abondantes, le désherbage, le sarclage, etc., le jardin me procure un bonheur dense, primaire, qui me fait perdre la boule.......
Il y a eu les ennuis de santé de Tofu, le bichon frisé qui partage nos vies depuis 12 ans déjà. Pierres à la vessie, chirurgie, convalescence et maintenant des crises d'épilepsie... Le vet soupçonne un cancer ou une tumeur et nous appuie dans la décision de la garder vivante tant qu'elle aura du plaisir à vivre sa vie de chien. Pour le moment, ça va! Et ça m'a rappelé que la vie est aussi une longue suite de deuils.
La Gaspésie. Nous y sommes retournés en juillet et nous remettrons cela en septembre. Pêche à la rivière Petite Cascapédia, virée au Mt-Albert et mon premier trekking depuis 1999 (l'arthrite rhumatoïde avait mis un holà à mes activités sportives). En septembre, nous ferons le vrai "tour de la Gaspésie" avec ma soeur qui en rêvait depuis longtemps. J'ai hâte.
La voile. La saison commence à peine pour nous... au moment où elle est en voie de se terminer pour bien des gens. Si septembre y met du sien, nous retrouverons un lac Champlain déserté où, en semaine, seulement quelques voiliers et bateaux de pêche circulent. Mettre l'ancre dans une baie presque déserte, j'adore ça!
La lecture. Beaucoup lu cet été, par plaisir et selon les coups de coeur. Je termine la biographie en deux volumes de Robertine Barry et déjà m'attendent, les deux bouquins de François Chartier: Papilles et molécules, suivi de Les recettes de Papilles et molécules. J'ai tellement manqué de livres dans ma jeunesse que depuis j'en ai toujours quelques-uns qui m'attendent.
Et la peinture? Trop importante pour la caser entre deux activités, j'ai préféré la laisser dormir à l'atelier pour quelques semaines. Je passe visiter mon chevalet de temps à autre, je cultive mon désir! J'ai très, très hâte... de la remettre au premier rang de ma vie.
Et n'allez pas croire que j'ai mis le couvercle sur mon intérêt pour ce qui se passe (ou ne se passe pas) dans notre beau pays. L'intérêt est tout aussi intact que la fureur. En fréquentant la Beauté, les gens de mon pays et l'Histoire de ce pays, je prends des forces.
À chaque été, c'est la même chose. J'oublie mes bonnes résolutions, je perds le contrôle, séduite que je suis par la beauté naturelle de la forêt, l'énergie époustouflante des végétaux, la gaieté sans nom des oiseaux, la curiosité et... la gourmandise des petits animaux de la forêt! Je me perds dans la forêt comme Crusoé dans la jungle de son île!
Et j'en suis là, au 8 août, profitant d'un petit temps gris et mouillé, à revoir mon été.
Le jardin où j'ai perdu le contrôle des tomates devenus une véritable forêt de branches qui s'entrecroisent et qui ploient tout de même sous les fruits. Où j'ai reçu, malgré les clôtures, la visite régulière d'une jolie marmotte qui s'est empiffrée de kale, de chou, de laitue après avoir bouffé la presque totalité de mes capucines, le coeur des hostas et le feuillage des carottes et du panais. Ma fille aînée m'a dit d'une voix tendancieuse que la marmotte, c'était délicieux, quelque chose comme le lapin, et que ma marmotte nourrie de légumes bio serait la meilleure de toutes. Hors de question. La marmotte a dû entendre la conversation, elle est disparue depuis quelques jours. Ou encore, un coyotte nous écoutait.... Malgré la chaleur, le travail épuisant et suant, la marmotte, les pluies trop, puis pas assez abondantes, le désherbage, le sarclage, etc., le jardin me procure un bonheur dense, primaire, qui me fait perdre la boule.......
Il y a eu les ennuis de santé de Tofu, le bichon frisé qui partage nos vies depuis 12 ans déjà. Pierres à la vessie, chirurgie, convalescence et maintenant des crises d'épilepsie... Le vet soupçonne un cancer ou une tumeur et nous appuie dans la décision de la garder vivante tant qu'elle aura du plaisir à vivre sa vie de chien. Pour le moment, ça va! Et ça m'a rappelé que la vie est aussi une longue suite de deuils.
La Gaspésie. Nous y sommes retournés en juillet et nous remettrons cela en septembre. Pêche à la rivière Petite Cascapédia, virée au Mt-Albert et mon premier trekking depuis 1999 (l'arthrite rhumatoïde avait mis un holà à mes activités sportives). En septembre, nous ferons le vrai "tour de la Gaspésie" avec ma soeur qui en rêvait depuis longtemps. J'ai hâte.
La voile. La saison commence à peine pour nous... au moment où elle est en voie de se terminer pour bien des gens. Si septembre y met du sien, nous retrouverons un lac Champlain déserté où, en semaine, seulement quelques voiliers et bateaux de pêche circulent. Mettre l'ancre dans une baie presque déserte, j'adore ça!
La lecture. Beaucoup lu cet été, par plaisir et selon les coups de coeur. Je termine la biographie en deux volumes de Robertine Barry et déjà m'attendent, les deux bouquins de François Chartier: Papilles et molécules, suivi de Les recettes de Papilles et molécules. J'ai tellement manqué de livres dans ma jeunesse que depuis j'en ai toujours quelques-uns qui m'attendent.
Et la peinture? Trop importante pour la caser entre deux activités, j'ai préféré la laisser dormir à l'atelier pour quelques semaines. Je passe visiter mon chevalet de temps à autre, je cultive mon désir! J'ai très, très hâte... de la remettre au premier rang de ma vie.
Ma vue préférée de la Petite-Cascapédia |
Fascination pour l'immense beauté de l'Eau |
Et n'allez pas croire que j'ai mis le couvercle sur mon intérêt pour ce qui se passe (ou ne se passe pas) dans notre beau pays. L'intérêt est tout aussi intact que la fureur. En fréquentant la Beauté, les gens de mon pays et l'Histoire de ce pays, je prends des forces.
mardi 2 août 2011
...Robertine Barry, vous connaissez?
J'ai fait sa connaissance grâce au remarquable ouvrage de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque: Elles ont fait l'Amérique.
Leur récit a éveillé ma curiosité et m'a incitée à plonger dans les deux ouvrages de Sergine Desjardins: Robertine Barry, tome 1, La femme nouvelle (2010), ainsi que Robertine Barry, tome 2, On l'appelait Monsieur (2011).
Le fait que Robertine soit née quelques mois avant ma grand-mère paternelle a aussi stimulé mon intérêt. Cette grand-mère qui a vécu avec nous les dernières années de sa vie, je la connaissais aussi bien qu'un enfant peut le faire et j'étais curieuse des parallèles à établir avec une autre femme de son époque.Robertine Barry devint, en 1891, la première femme journaliste de langue française au Québec, vivant de son travail et faisant partie de l'équipe du journal La Patrie, fondé par Honoré Beaugrand. Elle dut tout de même signer la plupart de ses articles "Françoise", tellement il était de mauvais ton qu'une femme de son milieu gagne sa vie. Honoré Beaugrand ne freina en rien son enthousiasme, sa verve, ne s'objecta à aucune de ses attaques et de ses prises de position, qu'il s'agisse de l'éducation des filles, de la lutte à la pauvreté, du célibat dont elle faisait l'apologie, de la venue du tramway électrique à Montréal, des mauvais traitements faits aux chevaux de calèche, etc... Un franc-parler et un humour tout à fait inusités chez une femme de l'époque, une femme journaliste fort appréciée de ses lecteurs et gardée à l'oeil par les hautes instances de l'Église catholique (évidemment!).
Robertine eut la chance de grandir aux Escoumins et à l'Ile Verte, dans une famille ouverte sur le monde, cultivée, où les livres et les journaux canadiens et européens (sans censure aucune) étaient à l'honneur, de même que la musique. Très tôt, elle décida d'écrire, de devenir journaliste. Comme l'université était interdite aux filles (McGill University existait pour les femmes anglophones et il était inconcevable qu'elle s'y inscrive. À l'époque, les femmes d'ici qui osaient faire médecine aux USA ne pouvaient travailler que là-bas, le droit de pratique leur étant refusé au Québec). À la fin de ses études chez les Ursulines de Québec, Robertine se consacre à l'écriture et quelques années plus tard, dans la jeune vingtaine, rejoint l'équipe du journal La Patrie. Les années qui suivent sont consacrées à sa Chronique du lundi et à son travail de journaliste. Elle milite de manière constante contre les préjugés et les abus faits aux femmes. Celles-ci partaient de loin: considérées au même titre que les enfants et les aliénés, elles ne pouvaient gérer leurs propres avoirs (si elles en avaient), ou travailler à l'extérieur. Le célibat des femmes était suspect (excusé seulement si la femme veillait sur ses vieux parents). La fille passait de l'autorité du père à l'autorité du mari, auquel cas, elle se devait de procréer régulièrement!!!! Robertine avait donc du pain sur la planche et elle se lança dans la bataille avec fougue malgré les quolibets et les menaces. Son influence sur ses lecteurs et lectrices fut incontestable.
Comme le souligne Bouchard/Lévesque dans leur ouvrage, le travail d'observation et d'écriture de Robertine Barry est tellement juste et précis qu'on peut parler d'un "travail ethnographique" qui s'avère fort précieux pour qui s'intéresse à cette époque.
Ma grand-mère Clémentine née tout juste un an plus tard que Robertine, se maria à 22 ans, enfanta 5 garçons et 2 filles (l'une mourut accidentellement à 18 ans, l'autre fut recrutée chez les Soeurs). Le travail de son mari le menant sur divers chantiers, elle éleva sa marmaille souvent seule. Habitant la maison voisine de l'église de son village, elle fréquentait les messes et offices religieux avec assiduité. Elle se conforma entièrement à ce que son époque attendait d'elle. Fut-elle heureuse? Je crois que comme des milliers de femmes de son temps, elle ne se posa jamais la question. Acceptation, résignation et prières...
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