Borduas écrivait dans le Refus Global publié le 9 août 1948, "les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes" pour affirmer que lui et ses camarades ne se contenteraient plus de frontières étriquées, qu'ils entendaient les repousser bien au-delà de ce qui leur était offert par la société d'alors. Et avec les années, ils y réussirent, en dépit de certains politiciens et membres du clergé, en dépit de la peur et de l'étroitesse d'esprit! Il en résulta une libération des esprits, des corps, en particulier celui du ventre de la femme, jusque-là objet de péché! Vous ne me croyez pas? Parlez-en à ceux qui ont plus de 60 ans: ils ont vécu ces années-là!
Et ne voilà t'y pas que M. Harper lance ses ballons, histoire de tester où nous en sommes. Et ce sont encore des membres du clergé, des ultra religieux ou des Mme Verner qui tiennent les cordes de ces ballons: ballon avortement, ballon homosexualité et ballon culture.
La culture n'est pas l'affaire que du milieu culturel, elle est notre affaire à tous. Il y a les artistes et ceux qui les supportent. Il y a ceux qui rêvent à travers eux et qui ensuite réalisent les rêves. Sans rêves, nous sommes perdus, réduits à l'esclavage.
Consommer de la culture, c'est éduquer son oeil en regardant, le coeur ouvert, des oeuvres d'art qui parfois nous choquent au départ. Dans le même esprit, éduquer son oreille à la musique, à la chanson, au théâtre, à l'opéra. Éduquer son coeur et son esprit à tous les rêves qu'il y a derrière les oeuvres d'art! Et y faire participer nos enfants!
Lorsqu'on regarde la place que la culture occupe actuellement dans nos vies, le rang qu'elle tient dans la liste de nos occupations, (laissant ainsi le champ libre aux censeurs et aux policitiens sans envergure) j'écris moi aussi avec inquiétude cette fois "les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes!", car je les sens se rapprocher dangereusement ces frontières!
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