Avant de penser agir, il a fallu rêver! Puis, examiner le rêve sous toutes ses coutures, voir jusqu'à quel point il convient. Voir comment le réaliser. Puis passer à l'action.
On dirait que les gens de mon âge, à quelques exceptions près, n'osent plus les grands rêves, ceux qui dépassent leur espérance de vie. S'ils savaient combien ces rêve-là sont porteurs d'énergie, d'espérance, d'amour, et que l'enthousiasme est le meilleur antidote au vieillissement du coeur et du corps!
Voilà ce que m'aura apporté ce magnifique printemps 2012, le bien-nommé "Printemps Érable"!
Des images me reviennent, qui jalonnent le chemin parcouru ces derniers-mois, celui qui m'a menée de la non-connaissance des revendications étudiantes à une prise de position non seulement contre la hausse des frais de scolarité, mais pour une gratuité scolaire totale.
Je ne suis certainement pas du genre, fan, groupie, disciple, plutôt une louve solitaire (chef de sa meute, dirait mon aînée). Ce printemps, j'en suis venue à appuyer sans réserve les revendications étudiantes à force d'écouter, de lire, de réfléchir. Je me suis aussi rappelé la jeune fille que j'ai été qui voulait tellement améliorer sa société, participer au bien commun, contruire l'avenir, qui rêvait d'apprendre encore et encore. J'ai re-visité cette jeune fille dépourvue des moyens d'accéder à une éducation supérieure et qui s'est sentie "peinturée dans le coin" par la vie. Après avoir digéré la chose, je me suis trouvé du boulot et la vie a continué. J'ai lu pour compenser, pour combattre l'ignorance, la noirceur, le sentiment d'impuissance. J'ai lu comme on respire. Parce que ça m'oxygénait l'âme. Parce que j'étais faite pour de grands espaces. Pour survivre.
Lire, c'était beaucoup mieux que rien. Et il paraît que je suis devenue quelqu'un de bien avec le temps et les efforts mis.
MAIS qu'eût-été mon apport à ma société si les portes du collège classique, puis de l'université s'étaient ouvertes comme je le désirais? Si on m'avait appris, jeune fille, à structurer ma pensée, à discipliner mes élans, à élargir mon univers?
En me posant cette toute petite question, sans amertume, ni regret, j'en suis venue à la conclusion qu'aucune personne qui le désire ne doit être privée d'un enseignement de qualité dans une société qui se veut vivante et agissante. Ce, sans devoir s'endetter exagérément et/ou travailler un trop grand nombre d'heures.
Ce n'est pas parce que mon rêve me fut refusé, que je veux le refuser à d'autres.
Ces jeunes que je vois, que j'entends à chaque jour, depuis des mois, représentent notre plus grande richesse collective, la garantie d'un bel avenir pour tous les Québécois. Certains de mes amis trouvent certains étudiants grossiers, parlant et écrivant un français pitoyable, etc... Je leur réponds qu'il ne s'agit pas du plus grand nombre et que de toutes manières, l'éducation demeure LA SEULE solution viable à leurs lacunes.
Et puis, j'en ai assez du "cinquante cents par jour", de "la juste part". Je refuse une société qui serait uniquement axée sur la mesure et les comptes à court terme. Je me vois au sein d'une société qui sait se donner les moyens de ses rêves et cela, qu'on le veuille ou non, passera par un changement de garde, par une belle relève, par notre jeunesse québécoise.
J'aurais voulu aujourd'hui être des vôtres à la grande marche du 22 mai 2012, votre centième journée de mobilisation. J'y serai de coeur et d'esprit avec tous ceux qui vous appuient. Les temps changent et pour le mieux!
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