jeudi 26 août 2010

...Elsie Reford, l'âme des Jardins de Métis !

Les Jardins de Métis m'ont conquise dès la première visite!  Ils sont uniques dans leur exubérance, leur richesse, le respect de la nature qui les entoure.  Ils jouissent d'un micro-climat en bordure du fleuve devenu presque mer à ce niveau.  Nous y avons passé une journée il y a deux ans sans parvenir à tout voir et nous étions à la fin septembre!!!  Je rêve d'y retourner encore et encore.  Cette fois-ci, juste avant de prendre la route de la Matapédia à Mont-Joli, nous avons fait le détour de quelques kilomètres jusqu'aux jardins de Grand-Métis, le temps de me procurer des graines de semences.  Leurs pavots bleus du Tibet me fascinent et j'habite dans un climat assez froid pour tenter l'expérience. 

Depuis ma toute première visite, l'âme fondatrice de ces jardins, la belle Elsie Reford m'intrigue et me fascine. Ce qu'il a fallu d'amour, d'entêtement, de persévérance, de passion absolue, pour créer ce lieu enchanteur!  Dans la cinquantaine et en convalescence, son médecin lui conseille de s'adonner au jardinage, activité moins aventureuse que l'équitation, la chasse et la pêche au saumon qu'elle pratiquait depuis sa jeunesse.  En 10 ans, elle créera donc les jardins sur le domaine de 20 hectares entourant la Villa Estevan.  La villa n'était au départ qu'un camp de pêche jouissant d'une vue exceptionnelle, mais érigée sur un sol très peu propice au jardinage. Malgré de fortes allergies, elle mit la même ardeur à créer ses jardins qu'elle en avait mis plus jeune à s'impliquer politiquement et socialement à Montréal où elle habitait avec sa famille.  Les femmes se devaient selon elle, d'aller au-delà du simple bavardage et de s'impliquer dans les grands enjeux de leur époque, ce qu'elle fit.  Dans ses jardins, elle dut re-créer un sol propice à chaque plante et elle entreprit de collectionner des espèces inconnues dans cette région. Devenue horticultrice chevronnée, elle publiera plus tard dans différentes revues spécialisées.

Cette pionnière du début XXe (1872-1967) fait partie du panthéon, pas très peuplé, de mes héroïnes.  Issue d'une famille très riche, bien mariée, elle aurait pu "se la couler douce", mais pour peu que l'on s'approche d'Elsie, on se rend compte qu'elle attendait bien plus de la vie et d'elle-même.  Certes, elle avait bénéficié d'une éducation et d'une instruction à la fine pointe de son époque, elle avait voyagé et appris plusieurs langues.  Les chances ne sont pas égales pour tous mais elle, contrairement à d'autres, aura su tirer parti de tous les avantages reçus et laisser en partage une oeuvre exceptionnelle: "Les jardins de Métis" à Grand-Métis, Québec.

Ce qui me trouble un peu, c'est que 77 ans après la naissance d'Elsie, j'entrais à l'école primaire catholique francophone de mon village.  On allait tenter de m'y convaincre de la nécessité d'obéir sans répliquer, de respecter les lois édictés par l'ordre établi (à l'époque les curés et Duplessis), de me conduire comme une bonne fille.  On allait aussi m'y taxer d'orgueilleuse et de tête croche parce que je regimbais!!!!!

http://www.jardinsdemetis.com/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Elsie_Reford

5 commentaires:

Barbe blanche a dit...

C'est bien simple, à chaque fois que je met les pieds au Jardin de Métis, c'est comme si j'entrai au paradis.
Parfois, on sent la présence de madame Elsie qui veille à la bonne marche de ses jardins tent aimés.

Grimimi Sue a dit...

C'est un très beau jardin qui a une grande et belle réputation.

Je t'envie pour ton audace...

Solange a dit...

C'est un endroit de toute beauté. Elle était vraiment passionnée pour réussir ce qu'elle a fait.

Éléonore a dit...

Ha les Jardins de Métis !!! C'est comme une drogue, on veut toujours y retourner.
Moi aussi j'y suis allée il y a deux ans, mais j'ai pu prendre tout mon temps, même mon conjoint qui est moins fleur que moi a beaucoup apprécié.
J'ai beaucoup de photos des pavots bleus (malheureusement sur un disque dur brisé en attente de réparation)
j' ai aussi fait comme toi, j'acheté des semences de pavots bleus, mais olala la galère !!!! Il y a comme 36 opérations. Larry Hodgson (qui publie "le jardinier paresseux") a obtenu UN seul plan sur le paquet et pas une fleur. Finalement, moi qui suis exactement dans les bonnes conditions climatiques, je les ai mis directement en terre comme mes autres graines de pavots rustiques... avec pour résultat.... échec total. Alors bonne chance à toi !

Anonyme a dit...

Pavot bleuuuuu... Wow!

Toute une passionnée, cette dame-là! Les sols sont ainsi demeurés, il semble donc? Étrange, quand même.

Zed ¦D