Ce matin, je n'ai pas "l'âme à la tendresse". J'ai l'âme.... j'ai plutôt l'impression de perdre mon âme lentement et sûrement. Lorsque j'écoute les journaux télévisés. Lorsque je lis les journaux. Lorsque j'entends certaines réflexions, mon âme s'étiole. Peut-être devrais-je faire comme hier et aller dehors quelques heures, préparer du bois de chauffage avec ma scie à chaîne. J'en suis revenu requinquée jusqu'à ce matin, jusqu'à ce que je fasse la revue des nouvelles. Il m'arrive d'envier l'autruche et sa tête dans le sable pour oublier...
Dimanche le 22, j'étais de la Grande marche du Jour de la terre à Montréal. Une belle expérience. Nous étions nombreux, portés par l'enthousiasme et un idéal commun. Tous âges réunis. Les discussions fusaient, les rires aussi. Des pancartes bien travaillées, pour exprimer au mieux ce que l'on ressent. Une cause commune: le bien commun, la planète! De cette journée, les médias en ont parlé du bout des lèvres, ils avaient hâte de passer à autre chose, peut-être à cause du succès de la manifestation. Le soir même, au journal télévisé de TVA, il m'a fallu être patiente, attendre après la météo pour voir les premières images. Seul Le Devoir a assuré une couverture digne de ce nom!
Et la grève des étudiants qu'on fait durer longtemps, longtemps, en refusant de recevoir les associations étudiantes, en espérant qu'elles s'essoufflent. Ils sont mon espérance tous ces jeunes qui se tiennent debout, ils seront le Québec de demain. J'endosse leurs rêves, leur idéal. Et je les admire, eux qui ont fait montre de davantage d'esprit citoyen que les recteurs d'université et les politiciens. Ils nous ont dérangé dans notre routine journalière, bien sûr, mais pourquoi? Que refusent-ils de l'avenir que nous leur proposons? De l'utilisation que nous ferons de leurs talents, de leurs diplômes.
Nous nous sommes affublés d'un gouvernement usé, isolé dans sa tour d'ivoire, trop imbu de lui-même pour seulement se questionner! Allez voter qu'ils disent, faites votre devoir de citoyens, c'est cela la démocratie. Et ce ne serait que cela? Nous n'aurions plus un mot à dire pendant quatre longues années? Tous les insatisfaits devraient se taire? Ou écrire des lettres aux journaux? Ou assister à un show d'humoriste pour se détendre, oublier?
Mon beau Québec est malade. Rongé par la corruption et le mensonge. Par l'avidité des multinationales et des possédants. À la merci des vautours d'ici et d'ailleurs qui ont vu nos richesses, celles de la terre et de l'eau. À en juger par la manière dont Air Canada et Rio Tinto traitent leurs employés, une conclusion s'impose. Les ouvriers québécois sont toujours des "porteurs d'eau": bien payés quand les profits sont à la hauteur de l'avidité de l'employeur, jetés comme de vieux torchons lorsqu'ils ne font plus l'affaire, lorsqu'on obtiendra davantage ailleurs!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire