samedi 28 mai 2011

...Les faiseux d'images et les machines à duper!

De retour d'un trop court et très infructueux voyage de pêche dans Papineau-Labelle, après avoir déballé et rangé tout le barda, un message télévisé m'accroche:  sur un ton grandiloquent, on me parle du fameux "PLAN NORD".  Défilent des images idylliques d'eaux tourbillonnantes, de nature sauvage, d'enfants heureux, d'autochtones souriants, de barrages, d'ouvriers!  C'est le rêve, c'est la joie quoi! Plus que ça, l'euphorie du paradis retrouvé! 
ET..., ça s'appelle "mettre la charrue devant les boeufs"!
N'y a-t-il personne d'autre que les publicitaires, les faiseux d'images, les machines à duper, pour nous expliquer et nous parler INTELLIGEMMENT d'un projet que l'on veut "grandiose".

Entendons-nous bien, je ne suis pas, mais pas du tout, contre les projets d'envergure, mais j'ai horreur qu'on tente de me farcir.  Je ne suis pas une dinde, mes concitoyens non plus!

Nous sommes loin, très loin, des René Levesque, Robert Bourassa, et autres ingénieurs visionnaires et grands constructeurs de l'Hydro-Québec des années 60-70.  J'imagine que le nombre de ceux qui se souviennent diminuant, le Premier Sinistre Charest compte endormir facilement les jeunes générations avec son chant des sirènes!

Ne pourrait-il se trouver quelqu'un d'articulé, de crédible, d'enthousiaste, quelqu'un qui connaisse à fond le dossier NORD, quelqu'un pour qui l'avenir des Québécois, du nord au sud, de l'est à l'ouest, régions et villes, compte davantage que la réélection tant espérée au Parlement???????????  Quelqu'un d'autre en tout cas que les faiseux d'images qui nous bercent d'illusions sans rapport avec la réalité. 

Moi, la réalité du grand nord québécois, je la soupçonne pas si simple, pas si facile que ça!  Ça prend tout un peuple derrière un projet d'envergure!  Ça prend des gens transcendés par leur envie de bâtir grand et solide.  Pas des p'tits politiciens incapables de nettoyer leurs écuries!  Pas des politiciens qui ne pensent qu'à eux ou à leurs petits amis!

Gérer le Plan Nord?  Commençons donc par gérer efficacement les désastres en Montérégie.  Commençons donc par mettre de l'ordre dans l'industrie de la construction, par s'attaquer à la corruption dans les administrations, avant de lâcher tous les loups assoiffés de profits dans le grand Nord déjà suffisamment malmené!

Et puis, faites-moi la grâce M. Charest, lorsque vous faites des annonces à coups de milliards, de mentionner de temps à autre qu'il ne s'agit pas de votre argent personnel, mais de celui de millions de Québécois!  Gérer l'argent des autres, pour leur plus grand bien, voilà votre première responsabilité!  Cessez de palabrer si vous en êtes capable et adressez-vous à nous directement, simplement.... et informez-vous avant!

Quant à vos faiseux d'images, je leur fais un immense doigt d'honneur!

jeudi 19 mai 2011

... dans les hauts et les bas!

Je commence par les "bas", pour m'en débarrasser sûrement, parce qu'ils sont trop nombreux et qu'ils me pompent l'énergie.
  • Le manque de soleil à ce temps-ci de l'année alors que tout devrait vibrer sous sa douce chaleur printanière! Même les premiers plants de radis et d'épinards affichent un petit air blêmusse et affamé!
  • L'abondance de pluie...  Les hauteurs caillouteuses où j'habite sont épargnées mais je pense à tous ces gens qui en plus de subir l'inondation, voient leur travail de plusieurs années détruit en quelques heures, vivent dans l'humidité, la saleté et l'impuissance! C'est dans ces moments-là que je regrette ma jeunesse énergique!
  • L'élection majoritaire de S. Harper.  J'ai beau me dire de passer à autre chose, je n'y arrive pas. Je n'aime pas ce que je vois autour de moi.  Et plus je m'informe et pire c'est...  Raison de plus pour continuer et ne pas baisser les bras.
  • L'automobiliste sotte et irresponsable qui, au volant ET au cellulaire, a failli tuer mon amie H.
Et je passe aux "hauts" vite, vite, question de voir la vie sous son meilleur angle.
  • On dirait bien que le soleil revient, timidement, mais il revient.  Suffisamment pour redonner espoir aux plants qui s'acharnent à percer le sol et à la vieille dame que les jours grisâtres assomment.
  • Sous la pluie, les feuilles se sont déployées à une vitesse folle cette année.  J'ai oublié d'aller les entendre se déplier dans la nuit tranquille. Un de mes voisins cultivateurs allait bien écouter son maïs pousser lorsque les nuits étaient chaudes!
  • Mon amie H. est vivante, même si elle tremble encore.  Reste à souhaiter que les trois neurones de l'automobiliste se soient suffisamment entrechoqués pour qu'elle ne récidive pas!
  • Mon travail à l'atelier et les découvertes que j'y fais.
  • Les carrés du potager qui m'attendent patiemment... ce que j'ai hâte d'y retourner!
  • L'amour de JL et l'amitié.
Du coup, je me sens riche et requinquée!  Remplie de tous les courages ou presque....

lundi 16 mai 2011

... Je ne pouvais pas ne pas partager!

Mon ami Jackss de Havre St-Pierre fait partie de ces gens qui stimulent, questionnent, font réfléchir. http://dtoursidsir.blogspot.com/

Je partage avec vous un large extrait de son article d'aujourd'hui. Il est d'actualité, c'est le moins qu'on puisse dire!

"Pendant que la Grèce au glorieux passé croule sous les dettes, tout près, sur l'ile de Chypre dont une partie est sous sa juridiction, des compagnies canadiennes font des affaires d'or en exploitant les gisements miniers qui s'y trouvent. Aucun pays ne devrait avoir le droit de vider le sous-sol d'un autre pays. Ce qui s'y trouve, c'est un cadeau de la Nature (appelez-là comme vous voulez) pour assurer le bien-être et le bonheur de ses habitants. Le sol et le sous-sol ne devraient jamais être cédés à des puissances étrangères sans frontières qu'on appelle multi-nationales.

Il y a loin de la coupe aux lèvres. Il y a beaucoup de chemin à faire pour en arriver là. Le tunnel est long. On organise plus facilement la confrontation que la solidarité. Je crois de plus en plus que tous les pays du monde auraient les moyens de permettre à la majorité de ses citoyens de vivre avec décence et dignité.


La planète a de quoi nourrir tous ses habitants. Les solutions sont simples: éviter le gaspillage , favoriser l'économie locale et distribuer équitablement les richesses.


Aux État-Unis, les 12 000 familles les plus aisées touchent chaque année autant d'argent que les 24 millions de ménages les plus pauvres, dénonce l'économiste militant Jeffrey Sachs dans un récent ouvrage.

En France, la classe «supérieure» se porte aussi très bien merci. Selon un nouveau rapport de l'institut national des statistiques (INSEE), les 10% des salariés les mieux rémunérés n'ont jamais autant gagné. Voir Le fossé se creuse .

Mais rien ne vient tout seul. Il faut des conditions, des moyens. Il faut que chaque pays se donne des représentants pour protéger les intérêts de ceux qui les ont élus. C'est ce qu'on appelle la démocratie: un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Les vrais exemples sont rares. En principe, on choisit les meilleurs représentants pour voir à nos intérêts. Mais en réalité, c'est pas sûr que ceux qui sont élus soient avant tout préoccupés par nos intérêts. Et on dirait même que c'est de moins en moins vrai.


Il faut aussi un contexte économique favorable. Voilà un autre thème bien à la mode. Au Canada, par exemple, nos politiciens martèlent continuellement ce slogan: L'économie d'abord! Et ils tiennent parole: les aspects humains, l'écologie, l'intérêt général, l'éthique, les droits fondamentaux, tout ça vient en dernier.

Quand on nous parle d'Économie d'abord, si c'était avant tout un moyen d'en faire profiter la collectivité, ce serait bien. Mais rien n'indique que c'est à nous qu'on pense d'abord. J'en ai connu plusieurs politiciens qui avaient cette préoccupation dans le passé, mais ils sont morts ou pas forts.


Aucun chef d'État, même élu, ne devrait gérer les ressources naturelles comme si elles le lui appartenaient en propre, sans même se préoccuper de savoir si il va en rester pour les générations futures. . Aucun chef d'État ne devrait pouvoir changer radicalement le paysage du territoire comme s'il lui appartenait. Avant de détourner des rivières, inonder des centaines de kilomètres carrés, il faudrait bien informer l'ensemble des citoyens de ses intentions et laisser place à des discussions publiques. Un peu moins de Star Académie, d'Occupation double et de Loft story, un peu plus d'informations sur nos enjeux politiques et sociaux, ça ne ferait pas de tort. Encore faudrait-il qu'on s'y intéresse. Si, elle le pourrait. La preuve en a été faite. L'émission Tout le monde en parle nous en donne la preuve. Mais on pourrait faire plus et mieux.

Le Plan Nord du Québec illustre bien mon propos. À première vue, ce plan est très emballant et bien emballé. Il est plein de promesses. Il a de quoi faire rêver les plus grands pays du monde. Les chiffres sont gros.


Jean Charest fait miroiter des investissements publics et privés de 80 milliards.


Le plan Nord va toucher 72 % de la superficie du Québec et on a parlé de 500 000 empois en tout pour une popuation de moins de 2 % de la population du Québec — ou 120 000 âmes — qui habitent ce territoire.


C'est avec une pompe toujours plus imposante que le premier ministre Jean Charest a dévoilé de nouveau le Plan Nord, faisant cette fois-ci miroiter des investissements privés et publics de 80 milliards en 25 ans, des revenus pour l'État de 14 milliards.


Deux jour plus tard, alors que les réflecteurs étaient éteints, on a dû corriger l'information. Les retombées seraient plutôt de 120 millions par années. Investir 85 milliars pour récolter 120 millions par année? Trouver l'erreur.


Toutefois, avec les 11 projets d'investissement totalisant 8,2 milliards attendus au Nord, le Québec touchera seulement 120 millions de plus en redevances d'ici cinq ans. Au total, les redevances s'élèveront à 1,4 milliard sur cinq ans, soit un peu moins de 300 millions par année, en moyenne. Même si ce montant devrait croître lorsque les projets atteindront leur pleine production, cette somme semble peu élevée eut égard aux profits.

La plupart des régions minières du monde comme l'Australie, le Chili, le Brésil et le Nevada sont en train de revoir leurs rapports avec l'industrie. Soit en haussant leurs redevances, soit en augmentant leurs participations dans des sociétés d'État hybrides, comme le Brésil l'a fait avec Petrobras.

Les sociétés minières font actuellement des profits faramineux sur des ressources limitées. Dans le contexte, ce sont les gouvernements qui ont le gros bout du bâton, et non l'inverse. Surtout dans les régions qui connaissent la stabilité politique. Affirmer l'inverse, c'est entretenir cette vieille mentalité selon laquelle les Québécois sont des porteurs d'eau. Voir Sophie Cousineau, La Presse .


Il faut être honnête. Le projet en soi comporte beaucoup d'éléments fort intéressants. Le principal problème vient surtout du fait qu'on ne peut plus faire confiances à nos élus actuels, madame Normandeau en tête. Les compagnies minières sont gourmandes et peu préoccupées par l'économie locale.


Je crois qu'il est temps que la communauté internationale se penche sur la question, se donne des règles et fasse front commun avec les pays qui s'engagent à les respecter dans le plus grand intérêt de ceux qui ont élu leurs représentants.


Nous avons pourtant plusieurs beaux exemple de réussite au Québec dont Fermont et Havre-Saint-Pierre où j'habite présentement. Dand ces milieux l'implication sociale et le dynamisme des compagnies minières sont admirables. Ce sera l'objet de mon prochain billet."

Merci Jackss!

mardi 10 mai 2011

...Ceci étant dit....

je m'éclipse.  Je disparais dans mon jardin quelques jours, ces jours ensoleillés qu'on nous promettait depuis un bon moment!
En bêchant, en rafraîchissant les plates-bandes, en semant, je penserai à vous que je lis et qui me lisez, à nous citoyens aux prises avec l'incompétence et le manque de vision de gouvernants qui n'ont de grand que leur opinion d'eux-mêmes!  Au moindre gazouillis, exit à tous et à moi-même, je serai dans l'instant et la mélodie de l'oiseau.
J'aurai certainement plein de choses à raconter au retour!  Bon printemps!

...Un article de Hervé Kempf du journal "Le Monde"!

Encourageante cette réflexion d'un cousin français sur la situation au Québec.

Alerte au Québec

Amiante, uranium, gaz de schiste, pétrole en mer, centrale nucléaire, mines, nouvelles routes : un seul de ces dossiers suffirait à déclencher l'inquiétude des écologistes. Le Québec les affronte tous à la fois, assailli par un capitalisme bien décidé à ne pas laisser une seule parcelle de ressource minérale à l'abri de la recherche du profit.

La bataille principale concerne l'exploration des gaz de schiste : elle est engagée depuis plus d'un an, et s'est épanouie en une forte mobilisation. Cela a conduit à un rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement recommandant la plus grande prudence. Mais le moratoire n'est pas encore acquis. Dans le golfe du Saint-Laurent, par ailleurs, l'inquiétude grandit à mesure que se multiplient les projets d'exploration de pétrole sous-marin.

La marée noire du golfe du Mexique, début 2010, a rappelé le désastre que peut provoquer le pétrole, d'autant plus préoccupant dans le Saint-Laurent que les eaux y sont froides, et que la décomposition des hydrocarbures s'y ferait très lentement. La Coalition Saint-Laurent s'est formée pour empêcher que le moratoire sur l'exploitation pétrolière, décidé en 1998, soit levé en 2012.

On a aussi appris, le 13 avril, que le gouvernement dirigé par Jean Charest soutenait la réouverture de la mine d'amiante situé dans la ville d'Asbestos. La fibre mortelle serait exportée en Inde. Les projets d'ouverture de mines d'uranium s'esquissent par ailleurs, certains avec la compagnie Areva. Le gouvernement veut de plus prolonger l'exploitation du réacteur nucléaire Gentilly II, qui applique la technologie Candu, particulièrement dangereuse. Le 9 mai, Jean Charest devait aussi annoncer une nouvelle mouture de son "Plan Nord", visant à développer l'exploitation minière, les barrages et les routes dans le nord de la province.

Sans doute observe-t-on sur toute la planète la même obstination maniaque à détruire l'environnement. Mais on ne connaît pas d'autres lieux où elle soit aussi concentrée qu'au Québec - dans une ambiance au demeurant délétère de corruption, de conflits d'intérêts et de financement du parti au pouvoir. Et pourtant, répètent ici écologistes et chercheurs, des alternatives existent, dans la sobriété, l'efficacité énergétique et un fort potentiel d'énergies nouvelles.

En fait, comme l'écrivent les activistes qui commenceront, le 15 mai à Rimouski, une marche de protestation à destination de Montréal, "un combat est engagé entre les énergies du passé et celles de l'avenir. Entre les fossiles et les vivants. Osons le dire : entre la vie et la mort".

(Le Monde, édition du 11 mai 2011)

vendredi 6 mai 2011

...l'Existoire du grand Richard Desjardins!

Je ne suis vraiment pas "fringues".  Je préfère m'acheter des livres, des cd's, du matériel d'artiste quitte à porter les vieux t-shirt de JL et mes jeans défraîchies, ce dont je me fous complètement.  Cette semaine, UPS a donc déposé chez moi "Existoire" le plus récent cd du grand Richard.  À l'écoute, je me suis dit que jamais, Desjardins le poète, Desjardins le musicien et Desjardins l'homme d'un pays, n'était arrivé à une telle symbiose, à une telle perfection.  Le tout pimenté d'humour souvent piquant, parfois crû!

Wow, double Wow!  Dire que j'ai craqué est faible!  Roulée en boule sur le divan, j'ai tout écouté.  Le coeur à l'envers, je tombais en amour!  Dès les premières mesures, la pièce instrumentale au piano seul (Elvira) nous mène en beauté à l'univers Desjardins. Honnêtement, je ne vois pas quand je me lasserai d'écouter cette trop courte et superbe composition.
Dans les pièces suivantes, la poésie du grand Richard nous conduit à des lieux, qui pour être différents, ont tous en commun une profondeur et une puissance d'évocation très particulière, unique.  J'ai souri, pleuré, ri aux éclats, j'ai dansé, puis suis resté figée sur place et longtemps après que la musique se soit tue, j'ai porté en moi la planète Desjardins.  Je la porte toujours.

La langue de Desjardins est belle, évocatrice, puissante, parle du pays, de ses habitants.  Important de lire les paroles de toutes les chansons, avant, après, pendant (dans mon cas, les trois).  Important de porter attention à la qualité et à l'originalité des arrangements musicaux de Claude Fradette.

Dans mon panthéon personnel, Richard Desjardins a rejoint Félix Leclerc, Gilles Vigneault, hommes de pays, hommes de paroles, hommes d'action!

C'est pas dans mes talents
d'expliquer l'existence
Un cerveau à deux temps
ça pense pas, ça dépense.
(Richard Desjardins,  la chanson Développement durable)

Les gars ici n'arrachent beaucoup.
Ils viennent au monde, c'est même banal,
avec une flèche plantée dans l'cou
et quand ils parlent, ça leur fait mal.
(Richard Desjardins,  la chanson Elsie)