mercredi 3 mars 2010

...et Haïti ?

L'euphorie olympique est terminée! Il y a eu de beaux moments, de grands moments! 
Dans cette fin de party des Jeux, l'impression d'arriver avec mes gros pieds lorsque je demande: "Et Haïti, vous en avez des nouvelles?"
L'impuissance est toujours là, ça je peux le comprendre, j'en souffre moi-même, mais comment peut-on vouloir glisser dans l'oubli?
Suite au blogue de Jean-François (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/), j'ai repensé à ce film sorti en 2003 je crois! Un documentaire de Jonathan Demme, L'Agronome, qui relate la vie du journaliste haïtien Jean Dominique et son assassinat au printemps 2000. Je ferai ce qu'il faut pour le revoir à la lumière de la situation actuelle.  Voici un extrait d'un interview donné par sa veuve, Michèle Montas (journaliste haïtienne elle aussi) au journal suisse "Le Courrier".  Cet extrait à lui seul explique une bonne partie de l'histoire haïtienne:

Haïti est la première république noire de l'Histoire, pourtant, deux siècles plus tard, l'île est le pays le plus pauvre de l'hémisphère américain. Y a-t-il une malédiction?


– Non je ne crois pas. C'est parce que Haïti a été la première république noire que nous avons nagé à contre-courant pendant un siècle. Les puissances coloniales, France en tête, nous ont ostracisés. Elles ont fait payer à Haïti son soutien à la cause de Simon Bolivar. Les Etats-Unis, qui venaient d'accéder à l'indépendance, ont fait de même. Les Etats du Sud dépendant de l'esclavage ne pouvaient tolérer une nation d'esclaves libérés. Dans cette engrenage historique, impossible de ne pas mentionner les années Duvalier. En République dominicaine, qui n'était à l'époque pas plus riche que nous, le dictateur Trujillo a laissé des institutions, des routes...


»Beaucoup de fautes ont été commises par les dirigeants haïtiens, systématiquement, mais aussi par ceux qui ont voulu nous aider. En 1994, l'ONU avait pour mission de désarmer, cela n'a jamais été fait. Le renforcement des institutions n'a pas donné plus de résultats. Je parlerais de négligence criminelle de la communauté internationale. On se fatigue très vite d'Haïti. L'île n'a rien à offrir, pas de pétrole, seulement une population qui fuit périodiquement chez ses voisins.

Bonne réflexion à nous tous!

5 commentaires:

Rosa a dit...

Je ne crois pas à la malédiction d'Haïti;
d'abord parce que malgré la pauvreté (notre seul critère, et je le déplore pour évaluer un pays) Haïti n'est pas le pire pays du monde.
Un de mes amis qui connaît la région du Zaïre, Rwanda... pense que c'est la pire région du monde à cause des violences et des guerres. D'après lui les 200 000 mots d'Haïti c'est là-bas le bilan mensuel des morts mais on n'en parle jamais.
Ma belle-soeur a dû faire lundi sa rentrée au lycée français de Port-au-Prince qui a rouvert ses portes et j'attends avec impatience de ses nouvelles

Marico Renaud a dit...

D'accord avec toi Rosa sur toute la ligne. Je pense que les blogueurs peuvent aussi participer à leur façon en informant comme tu le fais. Bonne journée belle dame!

Solange a dit...

Comme c'est un peuple de colonisé ceux qui parviennent à la tête du pays agissent de la même manière que les colonisateurs. Ils ne se soucis aucunement du bien être de leurs frêres. C'est au plus fort la poche, c'est pour ça que ça marche pas.

Marico Renaud a dit...

C'est probablement pourquoi bien des Québécois sont plus que sensibles à la situation des Haïtiens. Évidemment, notre colonisation fut infiniment moins douloureuse, mais tout de même! Si on y réfléchit bien il y a là une piste!
Te rappelles-tu le livre "Les nègres blancs d'Amérique"?

Rosa a dit...

Solange la colonisation en Haïti remonte à plus de deux siècles...Mais tu as raison : les anciens colonisés ont fait comme les colonisateurs... à commencer par le grand Toussaint Louverture qui, devenu gouverneur a eu des esclaves...