Hier soir, rien n'aurait pu m'empêcher d'aller chercher un cadeau de la vie, surtout pas les rues encombrées de neige. J'avais rendez-vous chez José Pascalet, peintre et professeur, de qui j'ai suivi les meilleurs cours de peinture qui se puissent, il y a de cela trop longtemps. José est mort en mars dernier, il avait 82 ans. Mort dans son sommeil. Le genre d'homme qu'on imagine très mal mourir à petit feu dans un lit d'hôpital.
En tant qu'élève et amie, on m'a donné le privilège de choisir une toile. J'ai eu peine à m'y faire sur le moment, tellement j'étais émue. Une toile de celui dont j'admirais en plus de la technique, l'exigeante passion pour la peinture, le feu spirituel et une sorte de pureté, de droiture. J'ai choisi "Hommage à Hélios" une immense toile qui veillera sur nos nuits.
La photo, bien que très belle, rend mal la luminosité, la chaleur de l'oeuvre. Cette toile s'est glissée dans notre lieu de vie sans heurt, comme le soleil se lève tous les matins. JL s'est empressé de déchiffrer les messages gravés, hommages à Hélios dieu-soleil !
De même, j'ai pu choisir un plus petit format. J'ai aperçu "Les prés verts", et j'ai pensé à notre maison entourée d'arbres, à ces verts omniprésents en forêt, même l'hiver (merci les pruches, épinettes, sapins!), je me suis laissé gagner par l'immense douceur de cette petite toile.
À travers ses oeuvres de José, je sentirai encore davantage sa présence. Je sais qu'il m'incitera à me remettre au travail...il savait être sévère aussi!
S'il est arrivé que je laisse le regard des autres ou ma propre peur faire un peu trop la loi dans mon atelier, je sens qu'en 2011, ce sera différent!
Merci José Pascalet (1928-2010)
À un de ces jours, pas tout de suite, j'ai encore bien trop de pain sur la planche!