lundi 19 juillet 2010

...et mourir!

J'attends des nouvelles.  Une nouvelle.  Celle de la mort de tante D. qui vit ses dernières heures parmi nous.

J'ai beau être familière avec la mort, je me sens fébrile, un peu nerveuse et la gorge serrée.
C'est pour le mieux, me dit mon cerveau, son calvaire n'aura pas duré trop longtemps. 

Je sais, je sais.  Je sais tout ça et me le répète.  Mais, je ne la verrai plus, ni ne la toucherai, ni ne l'entendrai et c'est toute cette absence qui abrite la détresse.

Je me dis que je penserai très fort à elle en travaillant dans mon jardin, en mangeant les têtes de violon qu'elle allait cueillir chaque printemps. Ce printemps 2010 aura été le dernier!
Je penserai à elle lorsqu'il sera question de générosité, de simplicité, de courage! ... de fraises et de framboises aussi!
Les gens que l'on garde près du coeur ne meurent jamais! Avec les années, ils sont devenus plus nombreux!  Suffisamment pour se faire tout un party!

Bon voyage tante D.

7 commentaires:

Barbe blanche a dit...

Il est effectivement très difficile, même si c'est mieux pour eux, de laisser partir les personnes que nous aimons, même si souvent, ils ne s'en vont pas si loin de nous que nous l'aurions crus au départ.
Bon courage, car il en faut beaucoup dans ces moments là.

Grimimi Sue a dit...

C'est très touchant ce billet et plein de vérités...
Je me rappelle les derniers jours de maman. J'étais curatrice, elle était dans un CHSLD. Lorsqu'elle a eu des problèmes respiratoires, le centre m'a appelée. Je devais signer pour autoriser un changement de niveau de soins (de 2 à 3).
Le niveau 3 donnait à la résidente des soins de confort seulement.
Maman avait 94 ans, était dans ce centre depuis 12 ans dont les 18 derniers mois au lit avec à une plaie de lit...
J'étais incapable de signer cette formule (genre euthanasie passive),
pourtant je savais qu'elle n'avait plus aucune qualité de vie. Ma soeur à mis beaucoup de pression ainsi que le personnel. Si je ne signais pas le niveau 3, le médecin ne venait pas examiner ma mère.
Comment ai-je pu signer ce formulaire qui les autorisait à donner des soins de confort seulement sans qu'elle ait été vue par le médecin. J'ai signé, le médecin n'est pas venu, il a prescrit du Dilaudid et trois jours plus tard elle mourait.
Je me suis reconnue dans ton billet avec tous ces petits détails qui font l'essence de la vie.
Je suis de tout coeur avec toi et je partage ton chagrin...
Je t'envoie de doux bec chinois.

Marico Renaud a dit...

Merci Barbe-Blanche et Grimimi Sue de votre précieux réconfort!

Depuis que je l'ai connue de près, je ne suis pas de ceux qui magnifie la souffrance. Quand j'étais enfant, on nous disait que "la souffrance nous rapprochait du Seigneur!" Si c'était le cas, je me demande bien pourquoi le Christ tenait tant à guérir les malades, à apaiser les souffrances?

Nanou La Terre a dit...

Bien sûr que les gens ne meurent jamais. Et ce qu'il y a de plus merveilleux, c'est quand on emporte avec soi le meilleur de chacun et, que ce meilleur fasse partie intégrante de notre personne.

Je vous souhaite bon courage...

Tendresses xxx

gazou a dit...

La garder vivante dans son souvenir, dans ce qu'il y avait de plus beau en elle..Tu le dis bien !

Zoreilles a dit...

Depuis que tu as écrit ce billet, le 19 juillet, tu as sûrement reçu cette nouvelle que tu appréhendais.

C'est touchant, ce souvenir tendre, cette essence de vie que tu conserveras d'elle. Nous avons la capacité, le pouvoir de garder vivants dans notre coeur les gens que nous aimons. Si son coeur a cessé de battre, l'amour qu'il y avait dedans, lui, ne mourra jamais.

C'est sûr que ça laisse un vide. C'est pourquoi il faut se rassembler après, parler d'elle, se souvenir ensemble, créer cette solidarité autour de la personne décédée. Je trouve qu'on ne devrait pas occulter cette partie-là, très importante pour faire son deuil.

Courage et tendresse, Marico.

gazou a dit...

ce sont des moments difficiles..mais comme tu le dis justement : les gens qu'on aime ne meurent pas et demeurent en nous..Je pense bien à toi